La conversion agroécologique d’une ferme en polyculture élevage
La ferme de Mickaël Poillion se situe dans le Ternois, région naturelle au cœur du Pas-de-Calais entre les plaines de l’Artois et les vallées du Haut-Pays.
On peut tout produire dans cette région du fait de la qualité des terres et du climat favorable. Dans un contexte économique peu favorable, Mickaël y maintient un élevage et de la polycutlure avec une volonté forte de préserver les ressources naturelles.
Depuis 2010, le plat principal des vaches est l’herbe sous deux formes : pâturée au printemps été automne et ventilée pour la période hivernale avec un base de luzerne. C’est une rupture très forte vis-à-vis d’un environnement laitier conventionnel basé sur des systèmes alimentaires « hors-sol » qui sont consommateurs de tourteaux le plus souvent importés, plastiques, antibiotiques, de pétrole et de matériel.
Le pâturage, la replantation de haies, l’autonomie alimentaire de la ferme, la prévention, la diversité des races et des espèces sont les moyens pour trouver un équilibre économique et environnemental satisfaisant. Désormais, Mickaël Poillion produit environ 400 000 litres de lait certifié en agriculture biologique.
Sur la partie polyculture, l’association des plantes, la réduction des intrants (engrais et pesticides), la replantation de haies, la diversification de la rotation sont les moyens permettant d’évoluer des pratiques plus vertueuses.
Cependant, pour des raisons d’organisation mais aussi de contexte peu favorable encore, il n’a pas encore réussi à s’affranchir d’un système trop dépendant des énergies fossiles. C’est un chantier essentiel pour l’avenir et Mickaël y travaille pour pouvoir transmettre un jour cette ferme et ce beau métier.
Mickaël poursuit trois objectifs à long terme pour la ferme familiale :
- Vivre de son métier et pouvoir le partager.
- Maintenir un élevage lié au sol et basé sur la prairie.
- Préserver la biodiversité à travers le mode de production.
L'agriculture raisonnée
Reportage
Journal La Croix du 25.02.2017
« En m’installant, j’ai fait le choix d’une conversion vers l’agroécologie et de pratiques plus respectueuses de la nature. D’abord, parce que c’est économiquement rentable. Ensuite, parce que je me sens mieux en assumant mes responsabilités vis-à-vis des consommateurs et des générations futures. Bien sûr, le changement a un coût, et les agriculteurs doivent être accompagnés et aidés pour passer le cap.
Mais mon exemple prouve qu’il est possible d’améliorer le modèle d’agriculture intensive sans prendre des risques inconsidérés ». – Mickael Poillion
La Croix – 25.02.2017
2016, année noire
pour la « ferme France »
La crise économique s’accompagne désormais d’un véritable désarroi moral. « Il y a une interrogation dans les campagnes sur le sens de notre métier : on est là pour faire quoi ? Et pour qui ? », alertait Pascal Cormery, président de la MSA.